Gennaro Cocozza
Un portrait illustré de Vincen Beeckman
Arrivé en Belgique le 13 avril 1957, une date gravée à jamais dans son moteur, Gennaro vient de la province du Molise, entre Rome et Naples.
D’abord garagiste avenue Fonsny à partir de septembre 1966, il prend la route neuf ans plus tard pour quelques kilomètres et se retrouve rue de Mérode, où il restera.
Au garage Cocozza, toutes les marques de voitures étaient acceptées, mais les meilleurs attelages pour rouler ses mécaniques de garagiste étaient les Coccinelles ou les Fiat 500, plus faciles à réparer.
Le démarrage du garage ne fut pas simple, après avoir mis le contact, il fallait alpaguer le client. L’immeuble de la rue de Mérode se para d’un beau lettrage rouge qui fonctionnait comme un coup de klaxon en direction du quartier.
Les Belges étaient les plus sympathiques et les Italiens les plus coriaces, ils ne tombaient jamais en panne de mots pour discuter l’une ou l’autre chose, surtout s’il s’agissait d’une Citroën avec un système complexe à réparer qui nécessitait un appareillage spécifique dont il ne disposait pas.
Gennaro n’a jamais fait de course de voitures, c’était plus un amoureux des belles carrosseries, comme les engins des années 80, la meilleure époque.
Depuis son arrivée en 1975, le quartier a bien changé, beaucoup de commerçants ont levé le pouce et le garage, aujourd’hui fermé, est lui-même probablement appelé à disparaître. Le futur des lieux reste encore incertain.
Aujourd’hui, Gennaro aimerait retourner vers sa terre natale. Après tant de passages au stand, le drapeau à damier a signalé la fin de la course. Le vainqueur d’une belle vie de labeur rêve de se reposer au soleil et de profiter de sa retraite en Italie. Pour le moment la situation ne le permet pas… mais qui sait ?